Le Naexus-présentation générale

clip_image002

(Photo Lescop – ENSAN)

Une des formes de valorisation de Gavrinis est d’utiliser le dispositif immersif itinérant Naexus pour la médiation auprès du public et tout particulièrement auprès des enfants.

Næxus – Virtual Space Scope est un dispositif de visualisation immersif développé à l’origine à la Hochschule Anhalt (FH) de Dessau et inscrit désormais en coproduction scientifique et technique avec l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Nantes, les laboratoires CERMA et GERSA.

clip_image004

(dessin Michael Walter – HSA-Dessau)

Næxus se présente sous la forme d’une bulle immersive équipée dans son espace intérieur d’un écran panoramique et d’enceintes pour la restitution sonore tridimensionnelle. A l’extérieur, la structure offre des surfaces d’exposition. Dans le modèle actuellement en service, le rayon maximal est de 3 m, l’utilisateur est au centre d’un cercle de 5 m de diamètre ce qui correspond à une utilisation pour une dizaine de personnes à la fois.

L’impression d’immersion est donnée par la couverture de l’ensemble du champ visuel. La projection se fait sur un écran courbé d’1 m 50 de hauteur. L’image environne complètement l’utilisateur, lui procurant une forte sensation immersive. Techniquement, Næxus est équipé de 4 vidéoprojecteurs classiques de type Home cinéma, placés sur la partie haute de la structure.

L’image projetée à l’écran est n’est produite que par une seule machine, qu’elle soit issue d’un logiciel 3D, d’un film ou de toute application contrairement aux systèmes équivalent demandant une machine par vidéoprojecteur. Les systèmes est donc parfaitement transparent pour l’utilisateur. Au sortir de l’ordinateur, elle est découpée répartie sur les vidéoprojecteurs et recomposée sans que les jointures ne se voient.

L’utilisateur de Næxus est aux commandes de sa visite. Il peut interagir de diverses manières. Equipé d’une souris 3D, il peut piloter sa progression en choisissant sa vitesse et sa direction, saisir des objets et déclencher des actions. Avec un « tracker » placé sur son corps, l’utilisateur voit son environnement virtuel correspondre à ses déplacements ou plus encore peut commander son avatar incrusté dans la scène numérique.

Le Naexus est composé comme un dispositif ouvert, simple d’utilisation, accessible à n’importe quel contenu ; les éléments constitutifs sont les suivants :

clip_image006

Soit : 4 projecteurs suspendus à la partie haute de la structure bois avec une résolution totale de 4096 x 768 pixels, 4 enceintes situées en dessous des vidéos projecteurs son spatialisé 4 autres décrivant une sphère et 2 caissons de basse, 1 ordinateur source contenant des documents (images et son), 1 ordinateur-Black Box relié à l’ordinateur source pour la correction des images. Pensé comme un objet intérieur et extérieur, le Naexus dispose en extérieur des tablettes servant de support à des objets d’exposition. L’écran inactif, le dispositif devient un cocon. Ouvert aux propositions formelles des artistes de la scène numérique, le Naexus a été présenté au Festival Scopitone et entre dans plusieurs partenariats universitaires et institutionnels.

Le montage se fait par assemblage des éléments modulaires, 2 personnes assurent la construction de l’ensemble et le réglage de l’image en une journée.

clip_image008

(dessin Michael Walter – HSA-Dessau)

D’un point de vue informatique, le Naexus optimise à la fois les questions de réglages et les contraintes de formats. En opérant une image panoramique de 4096 pixels à partir d’une seule machine, nul besoin de convertir les données pour les faire accepter par le dispositif. Les images, films, diaporamas, visites virtuelles en temps réel, tout ce qu’un ordinateur classique fait tourner, fonctionnera dans le Naexus. C’est un avantage indéniable, tant en contrainte de maintenance qu’en constitution de contenu.

clip_image010

(Schéma Stefan Baumeier – HSA-Dessau)

Les quatre vidéoprojecteurs formant l’image projetée sont reliés à la BlackBox de Vioso[1], entreprise allemande spécialisée dans la projection numérique. La Blackbox est elle-même connectée à la machine mère dans laquelle sont stockés les contenus. La Blackbox sert uniquement au paramétrage des vidéoprojecteurs, la fusion des sources et l’équilibrage des couleurs. Les réglages sont enregistrés et n’ont pas besoin d’être refait à chaque utilisation.

Le Naexus présente plusieurs avantages d’usage par rapport à des systèmes équivalents, parfois plus spectaculaires, mais moins souple dans leur utilisation. Le premier concerne le rapport à l’image. En permettant aux usagers de s’approcher de l’écran, de le toucher, de pointer du doigt ou de la main, on établit un rapport plus proche du tableau d’écolier que de la salle de cinéma. Cette distance annulée entre la main et l’image demande à l’usager de se déplacer, de s’approcher, de s’éloigner, d’attirer l’attention d’un côté puis de l’autre. La main joue le rôle d’un zoom alors que l’ensemble de l’image reste affichée.

clip_image002[4]

clip_image004[4]

La main peut également commander l’image à distance. Des tests ont été réalisés avec la Kinect, mais n’ont pas été encore exploités dans le cadre de la valorisation de Gavrinis.

Création d’un contenu pour le Naexus

Le Naexus est régulièrement utilisé dans son cadre de l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Nantes pour présenter les avancements des recherches sur Gavrinis.

clip_image006[4]

Le premier compte-rendu de l’avancement des travaux en 2012, rappelant les grands objectifs de la recherche et les premiers résultats obtenus. En 2013, une nouvelle présentation a permis de présenter les évolutions de l’année écoulée et d’avancer sur la question de la valorisation. Les premières propositions de visites virtuelles et d’applications interactives ont également été proposées. C’est au vu de ces visuels que le Conseil Général a proposé d’exposer le dispositif et les visuels au public.

clip_image008[4]

clip_image010[4]

clip_image012

clip_image014

clip_image016

(Illustrations Cassen-Lescop-Grimaud)

La création de contenu pour la Semaine du Golfe.

La préparation pour la Semaine du Golfe a été rapide et complexe puisqu’il s’est agi de préparer le déménagement du Naexus, alors que l’entreprise ‘avait jamais été testée, puis d’envisager un protocole de montage et démontage dans un lieu inconnu et enfin de prévoir une contractualisation des différentes prestations.

clip_image018

(illustration Baumeier-Lescop)

La première tâche a été la description technique du dispositif afin d’évaluer tant l’encombrement que les contraintes de sécurité. Ces dernières impliquent : la qualité des matériaux, la forme de la structure, les unités de passage pour l’accès et l’évacuation du public, le nombre de personnes autorisées à être présentes simultanément et le protocole d’accueil. Le classement au feu est l’une des principales contraintes, elle introduit la notion de combustibilité qui indique une quantité de chaleur. Le règlement décrit les classes suivantes :

clip_image020

Le Naexus n’est pas spécialement préparé pour un classement au feu dans le sens où il n’a pas de certificat, mais les matériaux utilisés sont M2 et le dispositif n’a pas de structure en surplomb du public, ce qui le met dans la catégorie des mobiliers, moins contraintes.

De par sa conception, le Naexus, possède 2 unités de passage pour laisser entrer et sortir le public, il est donc conforme. Dans le protocole mis au point avec le CG56, il a été décidé qu’il ne serait accepté qu’une douzaine de personnes simultanément[2]. Le public n’est pas libre de circuler, une caisse à l’entrée régule les flux et un médiateur dans le dispositif modère la visite et contrôle les appareils. Cette double sécurité, augmentée de signaux d’évacuation et d’alarme convient pour des dispositifs de cette catégorie.

Le Naexus a été installé du le port de Vannes, dans une tente octogonale avec structure aluminium. Placé au centre, le Naexus a été couvoir d’une toile à gratter noire ignifugée servant à la fois à plonger le spectateur dans le noir et à protéger les coulisses aménagées entre l’extérieur du Naexus et la toile extérieure de la tente.

clip_image022

(photo Grimaud-Lescop)

L’intérieur de la structure se présentait ainsi :

clip_image024

(photo Grimaud-Lescop)

Les coulisses permettaient aux médiatrices de se reposer, de prendre un café ou conserver quelques affaires personnelles. La coulisse abritait également la régie.

clip_image026 clip_image028

clip_image030

(photos Grimaud-Lescop)

A l’extérieur, la caisse proposait la réservation des billets (l’entrée était gratuite), répondait aux questions du public et régulait les entrées sorties.

clip_image032

(photo Grimaud-Lescop)

Une présentation a été faite auprès des maires concernés par le patrimoine mégalithique, puis à la presse, l’ouverture au public a eu lieu le mercredi 1 mai à 13h00.

clip_image034

(photo Grimaud-Lescop)

Le contenu de la présentation a fait l’objet de nombreuses discutions. Si le programme de recherche concernant Gavrinis inclut la problématique de valorisation, les délais impartis et l’adéquation avec le programme de publications ont demandé quelques ajustements. En effet, la rigueur scientifique demande à ce que les résultats proposés au public aient au moins déjà été discutés par les pairs dans le cadre de publications académiques. Ainsi ont été triés les résultats validés des résultats encore spéculatifs.

Le conseil général a préparé et accompagné l’évènement de nombreux visuels et articles dans la presse. Les visuels devaient refléter à la fois la spécificité du dispositif tout autant que l’annonce du contenu. De nombreux aller/retour ont été nécessaires pour doser chaque élément.

clip_image036

clip_image038

clip_image040

(documents CG56)

La médiation a été organisée autour de deux pièces majeures réalisées par MgDesign dans le cadre du programme de recherche : la visite virtuelle et interactive du cairn et le détail de la chronologie de L6 sous la forme d’un film. Ce dernier se déclenche à volonté lorsque la visite virtuelle passe aux voisinages de la dalle. En introduction de la visite, des visuels contextualisent la période historique concernée puis mettent en évidence, lors d’une petite animation interactive, les relations visuelles entre les grands sites du Golfe du Morbihan, dessinant ainsi la densité des sites mégalithiques du Golfe.

La première partie expose des éléments de contextualisation concernant le néolithique, les mégalithes et les définitions des termes utilisés.

clip_image002[6]

clip_image004

(Illustrations Cassen-Lescop-Grimaud)

Puis une visite sur le sommet du cairn de Gavrinis ouvre un vaste panorama sur les sites voisins et lointains mettant en correspondance visuelle ce qui aujourd’hui ne l’est pas, plus ou difficilement.

clip_image006[6]

clip_image008[6]

(Illustrations Cassen-Lescop-Grimaud)

La visite virtuelle, bien que libre pour répondre et réagir aux sollicitations du public, propose un travelling dans le couloir, puis une bascule à travers les stèles afin d’apprécier le couloir dans toute sa longueur, puis passe au-dessus de la dalle de couverture pour admirer les gravures non accessibles au public.

clip_image010[6]

(Illustrations Cassen-Lescop-Grimaud)

Le film du L6 présente les différentes étapes de la chronologie des gravures et fait un point d’arrêt sur la question du bateau.

clip_image012[4]

clip_image014[4]

clip_image016[4]

clip_image018[4]

clip_image020[4]

(Illustrations Cassen-Lescop-Grimaud)

Le film en HD fait 3 minutes et 53 secondes.

L’accueil du public a été particulièrement favorable, louant à la fois le principe de l’installation et le contenu proposé. Les réservations de la journée étaient complètes dès les premières heures du matin, ne dissuadant cependant pas les visiteurs de réclamer des visites supplémentaires.

clip_image022[4]

clip_image024[4]

(photos Lescop-Grimaud)

Le Conseil Général avait mis à disposition un Livre d’Or recueillant les impressions des visiteurs à leur sortie. Sans aller très loin dans l’analyse lexicale, c’est le terme « intéressant » qui revient le plus, plaçant semble-t-il la question du contenu avant celle du contenant ou de l’exploit visuel.

clip_image026[4]

clip_image028[4]

clip_image030[4]

clip_image032[4]

clip_image034[4]

(documents CG56)

La presse a également largement relayé l’initiative,

clip_image036[4] clip_image038[4]

clip_image040[4]

Au-delà de l’évènement proprement dit, plusieurs enseignements ont retenu notre attention pour les actions à venir. Tout d’abord de nombreux visiteurs ont précisé qu’ils trouvaient dans la visite virtuelle les compléments d’information qui leur manquaient pour comprendre le site. Cela concerne en particulier l’organisation du monument, les positions relatives de chaque objet et bien entendu l’appartenance à la structure paysagère. La visite virtuelle les a fait considérer la visite sur site de façon différente, leur permettant de projeter des connaissances sur un fond réel.

La visite virtuelle n’est jamais considérée comme une substitution à la visite réelle, mais bien un complément spectaculaire permettant de saisir les enjeux complexes des constructions mégalithiques. Cela invite à penser que si un support numérique peut accompagner la visite réelle, il ne peut être qu’un élément utilisé ponctuellement au même titre que la lampe de poche, le classeur à feuillet ou la boussole. Il n’est pas envisageable d’imaginer la visite de Gavrinis derrière une tablette tant il est important de s’imprégner de la magie du lieu. En revanche, une visite virtuelle précédant ou concluant la visite réelle serait un atout considérable pour ajouter à l’émotion, la dimension pédagogique.

Le public a fait parfois le reproche de ne pas être assez affirmatif dans les hypothèses présentées et le rappel des doutes, des jeux d’hypothèses, des travaux complémentaires à effectuer a, de temps en temps, été considéré comme suspect, voir problématique. C’est une question à considérer avec attention, car la frontière entre le parc d’attraction et la valorisation scientifique peut être ténue voir floue. Ce sont des questions qui ne seront pas traitées ici, mais qui nourrirons nos futures réflexions.


[1] http://www.vioso.com/

[2] http://www.developpement-durable.gouv.fr/Etablissements-recevant-du-public,13420.html

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.