Ouest–france 18/07/2012

Le cairn de Gavrinis livre ses secrets au numérique

mercredi 18 juillet 2012

Il y a 6 000 ans, des hommes ornaient une tombe d’une île du golfe du Morbihan d’une extraordinaire profusion de signes. L’archéologue Serge Cassen réfute quelques idées établies et soutient une nouvelle théorie.

 L'archéologue Serge Cassen examine l'un des stèles gravées du cairn de Gavrinis.

L’archéologue Serge Cassen examine l’un des stèles gravées du cairn de Gavrinis.

À l’époque, Gavrinis est déjà une île, mais le golfe du Morbihan est moins profond. À la marée montante, le chenal de la rivière de Vannes, à ses pieds, est un torrent tempétueux. Pour bâtir l’étonnante tombe gravée, au-dessus d’un plus ancien tertre fait de sable marin, des hommes vont chercher des blocs de granit au-delà de la rivière. « Pourtant, regardez cet affleurement de granit, tout près du cairn (amas artificiel de pierres). Ils ne l’ont pas utilisé. Pourquoi ? » se demande Serge Cassen.
Le directeur du laboratoire de recherches archéologiques de l’université de Nantes est le spécialiste du cairn de Gavrinis et de la non moins célèbre Table des Marchands, ou grand dolmen de Locmariacquer. Les deux édifices, distants de trois kilomètres sont intimement liés. « La table du dolmen et la dalle qui recouvre la chambre funéraire de Gavrinis sont deux morceaux d’une même stèle brisée. Réutilisée quelques centaines d’années après sa chute. »

Les gravures de la stèle brisée représentent un bouc associé à un bovin, une hache à un boomerang. Tous font face à un cachalot (longtemps interprétée comme une « hache charrue »), Serge Cassen y voit le souvenir de deux «déplacements ».

Un mythe fondateur ?

« Au début du Néolithique, les chasseurs cueilleurs de la baie de Quiberon ont vu arriver de nouvelles armes et de nouveaux animaux venus de l’intérieur des terres (haches et moutons). Puis, une deuxième vague de nouveautés est venue de la mer. Une arrivée que l’on contrôle moins bien. D’où la présence de ce cachalot comme animal emblématique.»

La signification des étonnantes gravures des 29 orthostates (dalles dressées) du couloir de la tombe, Gavrinis a suscité bien des spéculations. On distingue clairement des lames de hache, des crosses, un arc et ses flèches. Dans les figures concentriques, des chercheurs ont vu une déesse chevelue. Ce que réfute Serge Cassen. Pour lui, les motifs pourraient bien raconter un mythe fondateur « comme le chemin de croix dans les églises ».

Pour valider ses intuitions, l’archéologue a associé son labo à celui de Laurent Lescop, chercheur spécialiste des outils numériques à l’école d’archi de Nantes. L’an dernier, équipés d’un scanner portable, ils ont numérisé tout le bâtiment.

Certaines dalles comportaient des gravures, aujourd’hui imperceptibles. L’étude plus précise d’une des dalles de granit (celle où est gravé l’arc) a permis de retracer le travail de l’artiste, qui travaillait la pierre à coups maîtrisés de percuteurs en quartz : « La surface était soigneusement préparée. Ensuite, il a divisé la surface en panneaux, comme un peintre divise son tableau. Technique d’artiste ou cela avait–il un sens spirituel ? En tout cas, il y a douze étapes différentes. »

Même si Serge Cassen trouve le fil conducteur entre les différentes gravures, il restera d’autres secrets à percer. Qu’y a-t-il au dos des dalles ? Pourquoi la tombe a-t-elle été condamnée par un mur vers – 3400 avant JC ?…

Le chercheur aimerait que les récentes découvertes apparaissent dès que possible dans les documents à destination du public. Il s’interroge aussi sur l’aspect actuel des monuments restaurés : « Il est douteux que les cairns du Morbihan aient été construits en étages aussi stricts. Ils devaient avoir une structure plus arrondie, et ressembler à des dômes. »

Le travail de numérisation pourrait permettre la diffusion des avancées de la recherche. Les scientifiques et la structure qui exploite le site de Gavrinis veulent mettre en place une visite virtuelle didactique.

Philippe RICHARD.

Photos :  Thierry Creux.

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3D-photo – Dissignac–Loire Atlantique

Présentation générale

Le tumulus de Dissignac un monument funéraire comprenant deux tombes à couloir. Le monument fait 23 m de diamètre et 3m de haut. Une dalle en couverture de la chambre A est ornée et comporte des motifs très stylisés. Découvert en 1873, le tumulus a fait l’objet de plusieurs fouilles archéologiques (réalisées entre autres par Jean L’Helgouach dans les années 1970-80). Ces fouilles ont permis de déterminer deux étapes dans la construction du tumulus. Vers 4500 avant JC, deux dolmens auraient été construits côte à côte. Puis dans une seconde phase, le monument aurait été agrandi avec l’allongement des couloirs vers 2990 av. J.-C.1. Les fouilles ont également révélé de nombreuses poteries ainsi que des symboles gravés au plafond des chambres. Les poteries retrouvées permettent de penser que le site fut occupé de façon continue entre 4500 et 2500 av. J.-C (1).

Voir le rapport de fouille de Jean L’Helgouach :
http://bsecher.pagesperso-orange.fr/Dissignac.htm

 


Agrandir le plan

Panoramas du site

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La maquette du musée

http://www.saint-nazaire-tourisme.com/page/2/8/ecomusee-de-saint-nazaire.html.

On trouve une maquette du tumulus à l’Eco-musée de Saint-Nazaire.

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Une photomodélisation est ici réalisée avec 123Dcatch :

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On remarquera des détails d’interprétation, particulièrement la massivité des murs renvoyant à des architectures connues pour leur spectaculaire structures.

Le même modèle reconstitué dans Hypr3D

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Ci-dessous, le modèle interactif 3D, cliquer avec la souris pour l’observer sous tous les angles.

Photomodélisation et extraction du plan du site.

Le plan du site est approché avec Photosynth :

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Photomodélisation de la façade

Modélisation de la façade avec Hypr3D :

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Ci-dessous, le modèle interactif 3D, cliquer avec la souris pour l’observer sous tous les angles.

Modélisation plus large :

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Seules 9 images sur 37 ont été utilisées par Hypr3D pour cette modélisation  :

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Ci-dessous, le modèle interactif 3D, cliquer avec la souris pour l’observer sous tous les angles.

Restitution partielle par 123DCatch

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Photomodélisation avec VisualFSM sur un jeu de 88 photos :

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Positionnement des caméras :

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Restitution en nuages denses

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Modèle maillé.

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La dalle de couverture :

Le modèle maillé par 123Dcatch est d’une extraordinaire densité (ici en filaire !!). Les principales gravures sont nettement visibles et en particulier le cachalot.

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Le détail du cachalot, toujours en filaire :

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L’ensemble en perspective.

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Le même jeu de photos analysé par Hypr3D : le modèle est moins complet.

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Le modèle issu de 123Dcatch comprend 910 400 triangles. Il est ici rendu pratiquement en géométral..

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