Archives de catégorie : Gavrinis

Gavrinis et temps réel–premier test

Le moteur de création d’univers 3D en temps réel UNITY a été choisi pour restituer Gavrinis.

Unity permet de constituer de très grands univers, de les peupler, de concevoir des ambiances sonores, climatiques et lumineuses, de l’intelligence artificielle, de la physique et de la dynamique. Les lieux ainsi créés sont ensuite visitables depuis le web, depuis un téléphone portable Android ou IOS, un ordinateur ou même Naexus.

Un film peut directement être produit et gravé sur DVD ou tout autre support.

Voici les premières images, validant pour l’instant, les passerelles entre les outils ayant été utilisés pour traité le nuage de points d’origine et le moteur temps réel.

cairnmax03

Terrain et cairn reconstitué d’après le relevé laser.

unity01

Mise en place dans un paysage (le paysage ne prédit pas celui qui sera ensuite constitué).

unity02

Il faut maintenant modéliser la structure interne du cairn et texturer la façade.

unity03

Les gravures sont bien lisibles, reste à poser la lumière (et la structure interne du cairn).

Réalité augmentée avec androïd

L’application pour Android AndAR permet de visualiser des modèles en Réalité Augmentée avec un téléphone ou une tablette. http://code.google.com/p/andar/, le code est hérité de celui du projet universitaire Artoolkit de l’université de Washington. http://www.hitl.washington.edu/artoolkit/.

Des premiers tests ont été réalisés avec la stèle L6 de Gavrinis.

AndARScreenshot1332944277495

AndARScreenshot1332944331389

IMG_4360

IMG_4363

L’appli récupère le modèle au format OBJ avec les textures. La reconnaissance est facile même en faible luminosité. (La couleur un peu verte est lié à un mauvais réglage de la couleur diffuse, cela sera corrigé au prochain test.)

Larmor-Baden. Deux chercheurs nantais décryptent l’île de Gavrinis

Patrimoine mercredi 21 mars 2012

  • C’est un monument gravé. Mieux, une œuvre artistique dont l’expression graphique, la composition ont déjà inspiré de nombreux artistes, comme William Turner, Henri Moore, Richard Long, Janos Ber. Ces sculptures ont été réalisées par un Michel Ange du Néolithique. La tombe à couloir de Gavrinis a été édifiée environ 5 000 ans avant Jésus-Christ.

    Joyau de l’architecture

    Dans le golfe du Morbihan, le joyau de l’architecture mégalithique, situé sur l’île de Gavrinis, est visité par 30 000 personnes par an (et pas plus, afin de ne pas trop abîmer le lieu). Bientôt, il pourra être vu sous un jour nouveau grâce aux outils les plus modernes.

    Deux chercheurs nantais

    Serge Cassen, l’archéologue, et Laurent Lescop, l’architecte, deux chercheurs nantais, proposent, pour compléter la visite sur le terrain, une visite virtuelle interactive. Une première projection sur écran circulaire a eu lieu hier, en tout petit comité, à l’école d’architecture de Nantes. Les détails des sculptures sont apparus. Sculptures de flèches, de haches ou de carquois sont identifiables.

    Lien entre Locmariaquer et Gavrinis

    Ce projet démarre par une déception. Celle de Serge Cassen, archéologue, chercheur au CNRS dépité par la restauration du dolmen de la Table des marchands, à Locmariaquer : «Ce chantier avait été mal coordonné avec les archéologues. »

    Alors, il s’est dit que pour le cairn de Gavrinis, il fallait à tout prix qu’archéologues et architectes travaillent main dans la main. D’autant que le cairn de Gavrinis et la Table des marchands ont une origine commune.

    Un grand menhir sculpté

    Au départ, il y a un grand menhir sculpté qui est tombé et s’est brisé, vraisemblablement au cinquième millénaire avant Jésus-Christ. Un morceau a servi à couvrir la Table des marchands.

    L’autre fragment a pris la direction de Gavrinis pour faire la couverture du cairn. Au néolithique, Gavrinis était accessible à pied, même si la rivière d’Auray bordait déjà l’endroit.

    105 millions de points relevés

    Le travail entrepris par Serge Cassen et Laurent Lescop vise à décrypter les signaux gravés au sein de la tombe monumentale de Gavrinis, particulièrement sur les dalles dressées, appelées des orthostates, qui forment le couloir. Et cela y compris dans la partie interdite au public ; une vraie réserve archéologique qu’il faut sauvegarder, selon Serge Cassen.

    « On a commencé par acquérir des données, centimètre par centimètre et même à l’échelle millimétrique grâce au soutien de différents ingénieurs. Un vrai travail d’équipe », explique Laurent Lescop. À l’aide d’un scanner et d’un appareil laser, 105 millions de points ont été relevés.

    Chromonographie et photographie numérique

    Avec d’autres techniques, notamment la chromonographie ou la photographie numérique, ce « nuage de points » permet d’avoir une vision précise du contour des gravures. « On peut recomposer le geste du sculpteur. Son cheminement précis. Et même deviner s’il était gaucher ou droitier. » Mais il reste encore beaucoup à faire pour déchiffrer le mythe qui a peut-être inspiré l’artiste, ou les artistes, du Néolithique.

    Poursuite du travail l’été prochain

    L’été prochain, les scientifiques vont poursuivre leur travail. Sur le site notamment. Par le biais de démonstrations : « On va chercher à retrouver les gestes des graveurs du Néolithique sur des fragments de granit. » A voir lors des visites touristiques organisées au départ de Larmor-Baden.

    Ouverture de Gavrinis du 29 mars au 6 novembre, départ de Larmor-Baden.

    Philippe GAMBERT