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Gavrinis – Ouest-France

Les chercheurs font parler les pierres de Gavrinis

Les chercheurs travaillent à comprendre ces motifs mystérieux et la manière dont ils ont été gravés. Ouest-France

Les chercheurs travaillent à comprendre ces motifs mystérieux et la manière dont ils ont été gravés.© Ouest-France

OEuvres du Néolithique, les pierres sculptées du site morbihannais continuent à passionner les archéologues. Les récents progrès techniques ont permis de révéler des dessins symbolisant des bateaux.

Gavrinis est un petit îlot du golfe du Morbihan. On y trouve une tombe couloir édifiée au début du IVe millénaire avant JC qui possède des pierres magnifiquement gravées. Entrelacs, haches, crosses, chevron… Sur les 29 pierres qui composent le dolmen, 23 sont ornées de ces motifs. « Un travail d’artiste », soulignent les archéologues.

Comment ont été faits ces décors ? La question reste entière. Scanner, appareil laser, graphologie, reconstitutions en 3D… Les chercheurs travaillent avec des outils d’aujourd’hui. Des dessins gravés dans la pierre, invisibles à l’oeil nu, effacés par le temps, ont ainsi pu être révélés.

Découverte très récente : des dessins représentant des bateaux avec des équipages. Pour Serge Cassen, chercheur au CNRS de Nantes, les motifs concentriques pourraient symboliser le tumulte des eaux du golfe du Morbihan. « On est à côté du courant de la Jument, le plus violent d’Europe », rappelle le chercheur. C’est à lui et à Laurent Lescop, de l’Ensa de Nantes, que l’on doit le projet de reconstruction numérique du site.

Expérimentation

L’an dernier, les chercheurs ont utilisé des pirogues pour comprendre comment ces pierres, provenant d’au moins cinq sites différents, ont été transportées jusque-là. Cette année, une autre expérimentation démarre, pour tenter de retrouver les procédés de gravure des hommes du néolithique. Le public peut assister à ces expérimentations. « On se rend déjà compte que ce sont des milliers d’heures de travail. »

Il faut d’abord préparer la pierre, constatent les archéologues. « On doit enlever 2 à 3 cm de couche pour éviter l’effritement de la pierre, l’aplanir, avant de pouvoir entreprendre une gravure de précision. Il nous faut aussi retrouver les outils et le coup de main qui ont permis de faire un travail aussi régulier. »

Une fois achevée, cette pierre, inspirée d’une de celles du cairn, sera exposée au musée de Carnac. Et déjà, le projet est, à terme, la reconstitution du monument d’origine.

Informations et visites sur www.sagemor.com/gavrinis.html

Nathalie JAY.   Ouest-France

http://www.lorient.maville.com/actu/actudet_-Les-chercheurs-font-parler-les-pierres-de-Gavrinis_fil-2346677_actu.Htm?xtor=RSS-4&utm_source=RSS_MVI_lorient&utm_medium=RSS&utm_campaign=RSS

3D-photo – Kermaillard _ test My3Dscanner

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http://my3dscanner.com/

My 3D Scanner est un service en ligne développé par une équipe internationale. Les technologies utilisées sont composées d’algorithmes déjà bien identifiés comme Bundler, PMVS, XB PointStream, Thingiview.js et l’algorythme de Poisson pour la reconstruction des surfaces.

Après enregistrement, il faut constituer une archive d’une quinzaine de photos qui sera envoyé au site. Par mail, l’utilisateur se trouvera informé de la réalisation de son travail.

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Dans une page personnalisée, il devient dès lors possible de visualiser son nuage résultant ou le maillage obtenu, ou bien de télécharger l’un ou l’autre.

Le nuage, dense, focalisé sur le sujet et évitant de prendre en compte tout l’environnement, conserve les informations colorimétriques. Il est visualisable dans une fenêtre spécifique.

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Le maillage est également consultable grâce à une fenêtre WebGL. Le maillage est clos, les zones lacunaires ont été comblées. Il n’y a cependant pas de texture.

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Près de 475000 points on été générés, la récupération du fichier au format PLY se fait sans soucis.

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Il en va de même pour le maillage au format OBJ, contenant une peu plus de 555000 triangles.

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Larmor-Baden. Deux chercheurs nantais décryptent l’île de Gavrinis

Patrimoine mercredi 21 mars 2012

  • C’est un monument gravé. Mieux, une œuvre artistique dont l’expression graphique, la composition ont déjà inspiré de nombreux artistes, comme William Turner, Henri Moore, Richard Long, Janos Ber. Ces sculptures ont été réalisées par un Michel Ange du Néolithique. La tombe à couloir de Gavrinis a été édifiée environ 5 000 ans avant Jésus-Christ.

    Joyau de l’architecture

    Dans le golfe du Morbihan, le joyau de l’architecture mégalithique, situé sur l’île de Gavrinis, est visité par 30 000 personnes par an (et pas plus, afin de ne pas trop abîmer le lieu). Bientôt, il pourra être vu sous un jour nouveau grâce aux outils les plus modernes.

    Deux chercheurs nantais

    Serge Cassen, l’archéologue, et Laurent Lescop, l’architecte, deux chercheurs nantais, proposent, pour compléter la visite sur le terrain, une visite virtuelle interactive. Une première projection sur écran circulaire a eu lieu hier, en tout petit comité, à l’école d’architecture de Nantes. Les détails des sculptures sont apparus. Sculptures de flèches, de haches ou de carquois sont identifiables.

    Lien entre Locmariaquer et Gavrinis

    Ce projet démarre par une déception. Celle de Serge Cassen, archéologue, chercheur au CNRS dépité par la restauration du dolmen de la Table des marchands, à Locmariaquer : «Ce chantier avait été mal coordonné avec les archéologues. »

    Alors, il s’est dit que pour le cairn de Gavrinis, il fallait à tout prix qu’archéologues et architectes travaillent main dans la main. D’autant que le cairn de Gavrinis et la Table des marchands ont une origine commune.

    Un grand menhir sculpté

    Au départ, il y a un grand menhir sculpté qui est tombé et s’est brisé, vraisemblablement au cinquième millénaire avant Jésus-Christ. Un morceau a servi à couvrir la Table des marchands.

    L’autre fragment a pris la direction de Gavrinis pour faire la couverture du cairn. Au néolithique, Gavrinis était accessible à pied, même si la rivière d’Auray bordait déjà l’endroit.

    105 millions de points relevés

    Le travail entrepris par Serge Cassen et Laurent Lescop vise à décrypter les signaux gravés au sein de la tombe monumentale de Gavrinis, particulièrement sur les dalles dressées, appelées des orthostates, qui forment le couloir. Et cela y compris dans la partie interdite au public ; une vraie réserve archéologique qu’il faut sauvegarder, selon Serge Cassen.

    « On a commencé par acquérir des données, centimètre par centimètre et même à l’échelle millimétrique grâce au soutien de différents ingénieurs. Un vrai travail d’équipe », explique Laurent Lescop. À l’aide d’un scanner et d’un appareil laser, 105 millions de points ont été relevés.

    Chromonographie et photographie numérique

    Avec d’autres techniques, notamment la chromonographie ou la photographie numérique, ce « nuage de points » permet d’avoir une vision précise du contour des gravures. « On peut recomposer le geste du sculpteur. Son cheminement précis. Et même deviner s’il était gaucher ou droitier. » Mais il reste encore beaucoup à faire pour déchiffrer le mythe qui a peut-être inspiré l’artiste, ou les artistes, du Néolithique.

    Poursuite du travail l’été prochain

    L’été prochain, les scientifiques vont poursuivre leur travail. Sur le site notamment. Par le biais de démonstrations : « On va chercher à retrouver les gestes des graveurs du Néolithique sur des fragments de granit. » A voir lors des visites touristiques organisées au départ de Larmor-Baden.

    Ouverture de Gavrinis du 29 mars au 6 novembre, départ de Larmor-Baden.

    Philippe GAMBERT