Gavrinis–le Telegramme

Cairn de Gavrinis (56). Comment gravaient les hommes du néolithique ?

2 mai 2012 à 21h48

http://www.letelegramme.com/local/morbihan/vannes-auray/cantonvannes/larmorbaden/cairn-de-gavrinis-56-comment-gravaient-les-hommes-du-neolithique-02-05-2012-1689063.php

Comment les hommes du néolithique s’y sont pris pour graver les stèles du cairn de Gavrinis ? C’est la question que se posent des archéologues.

Et pour y répondre, c’est la voie de l’expérimentation qu’ils ont choisie. Mercredi, Cyrille Chaigneau et Marie Vourc’h ont commencé à tailler le granit à la manière de, sur le site même de Gavrinis. Lui est médiateur scientifique au musée de la préhistoire de Carnac, elle, est l’une des rares spécialistes européennes de la technologie des gravures.

« L’objectif de cette expérimentation, c’est de pouvoir parler plus intelligemment de ces gravures, qui sont exceptionnelles » expliquent les chercheurs. D’ici plusieurs mois, ils espèrent pouvoir reconstituer une ou deux stèles présentes dans le cairn.Cette recherche passe par des démonstrations en public, comme c’était le cas hier à Gavrinis. La prochaine se déroulera le 16 mai.

Les 3° Journées d’Informatique et Archéologie de Paris

1 et 2 juin 2012, Institut d’Art et d’Archéologie, Grand Amphithéâtre http://jiap2012.sciencesconf.org/

programme : http://jiap2012.sciencesconf.org/conference/jiap2012/pages/Livret_JIAP_2012.pdf.

« La révolution de la 3D en Archéologie : acquisition laser, photomodélisation, réalité virtuelle et augmentée ». Une session sera consacrée aux ontologies en archéologie

Notre intervention : 10h 10h30 Bienfaits et limites d’un enregistrement lasergrammétrique dans la
tombe à couloir de Gavrinis (Morbihan, France).Serge Cassen, Laurent Lescop, Valentin Grimaud, Didier Morel, Bruno Suner

Résumé :

Gavrinis, sur l’estuaire de la rivière de Vannes, est connu pour l’extraordinaire profusion des gravures conservées sur des piliers monolithiques formant parois, gravures qui ont bien entendu contribué à la réputation des lieux, au point que les termes de « temple » ou « sanctuaire » se sont spontanément ajoutés à la notion d’espace sépulcral en règle générale retenue pour signifier cette famille d’architectures néolithiques. Notre objectif est de requalifier ces représentations à partir d’une grille de lecture proposée ces dernières années, en constituant tout d’abord un nouveau corpus des tracés gravés, compris dans un contexte architectural et replacés dans le volume des supports. Un enregistrement des données topographiques, archéologiques, pétrographiques et acoustiques du tumulus et de la tombe à couloir inscrite à l’intérieur, permet d’assurer une représentation de l’architecture, d’une part, des signes gravés (éventuellement peints), d’autre part.
Le relevé topographique a consisté en un enregistrement de données spatiales géoréférencées (32 millions de points), en jouant sur différentes échelles d’acquisition. Cette étape a permis de balayer le cairn dans son ensemble à l’aide d’un premier scanner type temps de vol (Leica Geosystems C10), en élargissant l’acquisition aux sols environnants ; les parois de la tombe et la face supérieure de la dalle de la couverture ont été enregistrées au moyen d’un second scanner à résolution infra millimétrique (Nikon Krypton K610). Différents logiciels traitant les nuages de points ont été testés pour retenir le meilleur outil permettant ensuite de restituer les gravures par le biais d’une tablette graphique. Concernant les signes gravés, un tableau des méthodes est proposé qui permet d’apprécier avantages et inconvénients des anciens procédés (estampage, calque, cellophane en polyéthylène) comparés aux nouvelles techniques (photographie numérique, scanner 3D). S’il est incontestable que le scanner permet enfin de restituer les gravures dans le relief fidèle du support, puis dans l’ordre architectural du monument, la précision d’enregistrement des tracés en surface d’une roche grenue (granite) ne dépasse pas le degré atteint par la photographie numérique. Ces deux méthodes sont par conséquent complémentaires.

Gavrinis–traitement des stèles, exemple L6

Le nuage haute résolution obtenu par scannerisation donne pour chaque stèle un maillage d’environ 2 millions de points. La résolution est telle, qu’elle est suffisante pour travailler sur sur les détails des gravures.

L6-nuagedepoints

En affichant 1/5ème des points on voit apparaitre le nuage :

L6-nuagedepoints5pc

Pour découvrir les reliefs, il est possible de jouer avec la lumière :

L6-nuagedepointseclairage01 ou L6-nuagedepointseclairage02

Le nuage maillé ouvre sur des traitements plus élaborés. Le modèle fait 2,5 millions de pixels.

L6-maillage&eclairage01

Mise en relief des gravures  :

L6-traces

Création d’une carte de relief pour visualiser la profondeur de chaque gravure :

L6-écarts03

L6-écarts03detailsetlux05

Autre traitement :

L6-écarts03detailsetlux03

Extraction de la topologie de surface de la dalle :

L6-courbes02

Superposition des gravures et de la topologie, recherche de corrélations.

L6-courbes&gravures02

Rappel Shee-Twohig 1981

L6-Shee Twohig 1981

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